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Max Guybert LYRON (2 mn)

L’évasion au plus grand centre carcéral haïtien, le « pénitencier national », dans la soirée du 2 au 3 mars 2024 est aussi inquiétante que spectaculaire. Elle était pourtant prévisible. Pour ces gangs, qui manquent rarement de passer de la parole aux actes, ce n’était qu’une question de temps.

Mais détrompez-vous : prizon an pa kraze …  (la prison n’est pas détruite). Elle s’est tout simplement élargie au-delà de ses murs. Car, c’est l’une des rares fois où des évadés vont passer du statut de prisonnier à celui d’employé (ou de soldat), l’espace d’une nuit. Avec ces recrues dont une partie non négligeable semble avoir déjà porté allégeance aux gangs, Port-au-Prince est devenue le nouveau pénitencier national.

La similitude était pourtant palpable : conditions inhumaines, impossibilité de circuler librement, de se nourrir correctement, d’avoir accès à des soins de santé, … Nous sommes tous prisonniers. Il se trouve maintenant que les geôliers nouvellement libres vont tout faire pour nous maintenir assujettis. L’ingrédient ultime pour sceller notre captivité. Quoique, fait étonnant, je continue à avoir foi en la PNH.

Dans toute crise, il y a toujours des opportunités. Les évasions de ces dernières heures prouvent bien que le Pénitencier national n’était pas à sa place. C’est peut-être l’opportunité de revoir d’une part, les conditions de détentions de nos prisonniers (ils restent des humains), et de l’autre, réviser les normes de gestion et de sécurisation des espaces hautement sensibles, qui reposent aujourd’hui sur le renseignement, l’anticipation et l’utilisation adéquate des technologies et équipements de pointe.

Il nous faut littéralement un nouveau pénitencier national. Une prison aux normes, éloignée de la population civile, préférablement difficile d’accès. Il y va du bien-être de ses futurs occupants (…)

Entre-temps, soyons prudents à Port-au-Prince, ou notre cellule à ciel ouvert.